Divagations entomologiques

Voici le mois de mai, les jours s’étirent et la nature s’active. Cette période me rend des plus naturalistes, n’en déplaise à la sacro-sainte productivité…

Ce qui me permet de vous parler un peu d’insectes, et des revoir mes leçons apprises au musée des sciences naturelles.

Aller, une facile pour commencer:

Coccinelle asiatique sur ortie
Petite sieste d’après repas

De l’embranchement des Arthropode (pattes articulées: les  insectes) et de l’ordre des coléoptères (Deux paires d’ailes, mais celle du dessus, appelée « elytre » est impropre au vol), vous aurez sûrement reconnu la coccinelle. Elles sont de plus en plus nombreuses à occuper le bord du potager, infesté de pucerons. Un solide garde-manger pour ces « Bêtes à bon dieu », qui me seront d’une grande aide durant tout l’été.

Ci-dessus, il s’agit de Harmonia axyridis, la cousine asiatique de nos coccinelles. Introduite en Belgique à la fin des années 1990 pour la lutte biologique, elle s’est depuis lors tellement bien naturalisée qu’elle concurrence grandement les espèces indigènes. Elle est d’ailleurs la plus répandue à Bruxelles, son cycle reproductif étant plus court et la larve plus vorace. Elle s’attaquerait même aux autres larves de coccinelle.

C’est donc une alliée… à surveiller. Heureusement, c’est loin d’être la seule à se balader dans nos orties: Adalia bipunctata, notre coccinelle à deux points veille au grain!

Coccinelle à deux points rouge sur noir
La coccinelle à deux points, ici dans sa version « couleurs inversées ». Espèce indigène.

En temps normal ponctuée de noir sur fond rouge, celle-ci peut parfois générer des « moutons noirs », aux élégantes couleurs anarchistes.

Pour en revenir aux larves, ce sont elles les vrais alliées: en quatre semaines, elles engloutissent pas moins de 600 pucerons. Des vraies machines de guerre. Et d’ailleurs, si on les passaient par un agrandisseur quantique pour qu’elles soient à échelle humaine, je ne ferais pas le malin.

Larve de coccinelle sur une carotte
La larve de la coccinelle, très vorace, avale jusqu’à 600 pucerons au cours de son développement.

A partir de la mi-automne, lorsque leur aide n’est plus primordiale, les coccinelles prennent un repos bien mérité, au chaud sous un couvert d’herbe bien que certaines préfèrent se caler dans un petit coin de votre maison. Et au printemps suivant, elles ressortiront plus vaillantes que jamais combattre les hordes de pucerons aux portes du potager. Big up.

Pour aller plus loin:

http://www.gembloux.ulg.ac.be/entomologie-fonctionnelle-et-evolutive/recherche/ecologiechimique/harmonia/

BELLMANN H. Insectes et principaux arachnides, Paris, Ed. Vigot, 2006